Rénovation d'un Jeanneau Mataf pour aller pêcher
Le chantier Jeanneau a produit le Mataf dans les années 1970. Cette coque de 4 mètres, avec une petite cabine, était proposée en version voilier équipé d'une dérive et d'un gréement, ou en version moteur sans marche de mât ni dérive. C'est dans cette version qu'Anthony a acheté son modèle de 1977.
Le Mataf d'Anthony est proposé en petite annonce à 500 euros avec sa remorque et un hors-bord Evinrude 2 temps. Il nous raconte : « Le vendeur n'a pas pu me laisser essayer le moteur, car il n'avait pas de bidon pour le faire sortir de l'eau. Mais il m'a assuré que le moteur fonctionnait. Au final, je n'ai jamais pu le faire démarrer !
Anthony souhaite rénover le bateau pour aller pêcher avec son fils : « J'adore les lacs et j'habite pas loin de la Seine, entre Evreux et Rouen. Je pêche principalement la carpe, mais si un silure veut mordre, je ne dis pas non. » Alors il ne pense qu'à naviguer en eau douce et à sortir le bateau après chaque sortie de pêche.
La rénovation commence par vider complètement l'intérieur du bateau. Ce fut la première déception : deux fissures de chaque côté de la quille, vaguement colmatées, laissaient passer la lumière. Anthony prend conseil et décide de bien faire les choses. Il a gratté et poncé pour tout exposer, et a commencé une réparation en utilisant de la fibre de verre et de la résine polyester. Le choix du polyester, et non de l'époxy, a été fait car le bateau restera majoritairement en eau douce.
Vient ensuite le temps du vernissage et du ponçage, avant de finir par une peinture extérieure qu'il a choisie entièrement noire : « Je ne suis pas un mordu de peinture et je ne me voyais pas peindre plusieurs couleurs. J'ai donc opté pour du noir partout pour simplifier. Et en plus, j'aime bien le résultat. N'est-ce pas le plus important ? ».
Pour la cabine, il décide après un gros nettoyage, ponçage et apprêt de peinture, de pulvériser du liège. Il le fait avec une machine à plâtre reliée à un compresseur. Le liège est mélangé à la colle liquéfiée à l'eau. Le résultat est une finition propre, comblant les défauts et isolant la cabine.
Il complète cette finition avec une lumière. Pour l'électricité, il embarque 3 batteries : une pour l'éclairage et le convertisseur 12-230 V, une pour alimenter le sondeur et la troisième pour un moteur électrique. " Je souhaite aller sur des lacs où la propulsion thermique est interdite, j'ai donc un petit moteur électrique en complément. " Les 3 batteries se rechargent grâce à un panneau solaire installé sur le rouf.
Pour le moteur à combustion interne, Anthony a acheté un nouveau modèle de 6 chevaux. En effet, si le Mataf peut recevoir un maximum de 10 chevaux, Anthony n'a pas - encore - le permis. « Mais de ce que j'ai pu tester, 6 chevaux me suffiront, car je ne recherche pas la vitesse, mais plutôt arriver tranquillement sur mes lieux de pêche. » Sauf que pour le moment, les essais n'ont été que de courte durée, le premier lancement s'est soldé par une panne moteur. Celui-ci a dû retourner chez Orangemarine pour être remplacé. Pas de chance avec le moteur, le fils d'Anthony est le plus déçu...
En parallèle des travaux sur le bateau, la roulotte a été entièrement rénovée. Les rouleaux sont tous remplacés. Et la galvanisation a été refaite pour repartir sur des bases propres.
Au final, la rénovation a coûté près de 5000 euros, y compris les deux moteurs, thermique et électrique. Il se déroulait tout l'hiver, de septembre à mars, en travaillant le week-end. Ce projet a été ralenti par la météo. En effet, Anthony ne disposait pas d'un abri assez grand pour accueillir les 4 m de sa coque. Il a dû attendre une pause sous la pluie pour peindre l'extérieur, se limitant aux travaux d'intérieur pendant les épisodes pluvieux.
François-Xavier Ricardou Plus d'articles sur les chaînes :Précédent: Froid extrême
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